Il existe deux types de prothèse de genou :
La mise en place d’une prothèse de genou consiste à retirer les surfaces articulaires usées, et à les remplacer par une prothèse (resurfaçage articulaire). L’abord chirurgical peut-être fait avec des techniques mini-invasives épargnant les muscles. Il existe de nombreuses tailles d’implants pour s’adapter eu mieux à la morphologie de chaque individu, et la prothèse de genou peut être scellée avec du ciment ou non scellée ( technique « sans ciment » avec réhabilitation biologique de l’implant par l’os).
La reprise d’appui est immédiate après une prothèse de genou et les techniques de récupération rapide après chirurgie favorise la réhabiltation précoce; l’hospitalisation dure en moyenne de 3 à 5 jours, et la récupération de la marche sans cannes intervient généralement entre 3 semaines et 8 semaines après l’intervention.
L’arthroscopie est une technique chirurgicale mini-invasive qui permet d’accéder à une articulation, en introduisant une petite caméra à travers un moucheture cutanée.
Par cette vision intra-articulaire, elle permet de faire un diagnostic ou de confirmer des lésions suspectées par l’examen clinique et les examens d’imageries.
Elle permet également de traiter différentes pathologies par l’introduction, par une autre moucheture cutanée, d’instruments chirurgicaux miniatures.
Elle permet un rétablissement rapide et donne d’excellents résultats lorsque l’articulation ne présente pas encore de lésions arthrosiques.
La reconstruction du ligament croisé antérieur consiste à remplacer le ligament croisé rompu par une greffe autologue (prélevée sur le patient lui-même), tendue entre deux tunnels osseux réalisés dans le fémur et dans le tibia.
Cette greffe peut être prélevée au dépend de plusieurs structures anatomiques du genou (tendons de la patte d’oie (DIDT) , tendon rotulien (KJ), tendon quadricipital) en fonction du diamètre de la reconstruction souhaitée, et en fonction de la nécessité d’une plastie antéro-latérale associée (« retour externe » permettant de renforcer la réparation).
Cette réparation par autogreffe est fixée dans l’os par des vis résorbables ou des boutons fixés sur l’os.
L’appui est autorisé le lendemain de l’intervention et cette chirurgie est généralement réalisée en ambulatoire.
Un programme de rééducation post-opératoire précis est établi pour le patient, avec une reprise progressive des différentes activités en fonction de la récupération musculaire et du délai par rapport à la réparation chirurgicale.
La ménisectomie partielle consiste à retirer de la façon la plus économe possible une partie d’un ménisque endommagé, lorsque celui-ci est abimé sur une portion qui n’est pas suffisament vascularisé pour pouvoir cicatriser.
La ménisectomie est réalisée lors d’une arthroscopie de genou : on peut ainsi enlever un fragment instable de ménisque gênant le patient à la marche, par une technique mini-invasive, et par la même occasion, explorer complètement l’articulation du genou pour vérifier qu’il n’y a pas de lésion associée.
L’appui est repris immédiatement après l’intervention, et il n’est pas nécessaire de porter une attelle.
La suture méniscale est une technique de réparation du ménisque lorsque celui-ci présente une lésion ou fissure dans une zone vascularisée qui peut cicatriser : cette suture est la plupart du temps réalisée sous arthroscopie à l’aide d’instruments spécifiques (ancres chirurgicales) , permettant de réparer la fissure. Parfois, il faut utiliser une technique « hybride » associant la suture sous arthroscopie et à ciel ouvert pour réparer des lésions complexes.
Dans les suites de l’intervention, une décharge du genou opéré est nécessaire, et l’appui est généralement repris entre 4 et 6 semaines.
La ligamentoplastie (ou reconstruction du ligament fémoro-patellaire médial (« MPFL ») consiste à reconstruire un ligament qui est un des principaux freins à la luxation latérale de la rotule. Il est fréquemment déchiré lors du 1er épisode d’une luxation rotulienne.
La reconstruction est réalisée grâce au prélèvement d’un tendon, qui est ensuite tendu entre la rotule et le fémur, à l’aide de tunnels osseux, et fixés par des vis résorbables.
L’appui total est autorisé d’emblée dès que le verrouillage du quadriceps est récupéré, et la rééducation démarré rapidement sans restriction de mobilisation.
Il s’agit d’un traitement parmi d’autres dans la prise en charge des instabilités fémoro-patellaires, qui doit rester un traitement personnalisé « à la carte ».
L’ostéotomie tibiale de valgisation est une technique de réaxation du tibia en dessous de l’articulation du genou. Cette technique de réaxation osseuse est utilisée lorsqu’il existe une usure localisée sur le compartiment fémoro-tibiale médiale, afin de pouvoir reporter les contraintes du poids du corps sur le compartiment sain externe qui n’est pas usé.
Le compartiment usé est alors soulagé, et les douleurs diminuent de façon très importante. Cette chirurgie est une technique pratiquée depuis de nombreuses années qu’il faut privilégier chez les patients de moins de 60 ans, permettant de retarder la mise en place d’une prothèse d’une dizaine d’années.
Il s’agit d’une modification chirurgicale de position de la tubérosité osseuse située sur la face antérieure du tibia sur laquelle s’insère le tendon rotulien (en continuité avec la rotule). Par ce changement de position, la course rotulienne est modifiée (la rotule peut être médialisée, et abaissée) et la rotule est recentrée dans la trochlée fémorale, favorisant la stabilité.
La réalisation d’une ostéotomie de la tubérosité tibiale antérieure (TTA) nécessité une attelle en extension pour la reprise de l’appui, le temps de sa consolidation (45 à 90jours).
Il s’agit d’un traitement parmi d’autres dans la prise en charge des instabilités fémoro-patellaires, qui doit rester un traitement personnalisé « à la carte ».
La Mosaïc-plastie ou plastie en mosaïque est une technique récente de reconstruction par greffe de lésions du cartilage. Elle est utilisé lors que la zone de cartilage abimée est très limitée (de 1 à 2cm2) , sur une zone soumise au poids du corps (zone « portante»).
Des « carottes » d’os et de cartilage sont prélevées sur des zones peu portantes (peu sollicitées) du genou , puis greffées en lieu et place du cartilage usé.
Cette technique nécessité une décharge du genou opéré, et l’appui est repris à 6 semaines de l’intervention une fois que les greffes ont consolidées.
Des infiltrations intra-articulaires ou péri-articulaires peuvent être proposées pour soulager les douleurs articulaires.
Des infiltrations d’anti-inflammatoires puissants, tel que la cortisone, peuvent être réalisés pour diminuer le ressenti douloureux, mais elles ne traitent pas la cause des douleurs.
La viscosupplémentation par un injection intra-articulaire d’un gel d’acide hyaluronique afin de lubrifier l’articulation et de diminuer les frottements entre les surfaces usées, diminuant les douleurs.
Enfin, l’injection de plasma riche en plaquettes (PRP) est une technique récente utilisant les propriétés régénératrices et cicatrisantes des plaquettes sanguines.
Un échantillon du sang du patient est prélevé, puis préparé grâce à un protocole de centrifugation. Une fois prélevé, le concentré plaquettaire est activé, puis réinjecté dans la zone à traiter.
La rééducation avec le kinésithérapeute est fondamentale dans la prise en charge de toute pathologie du genou.
Elle peut permettre à elle seule la guérison d’une pathologie musculaire ou tendineuse, et accompagne souvent la période pré et post-opératoire d’un geste chirurgical sur le genou.
En effet, le genou est une articulation complexe qui nécessite une récupération de la trophicité musculaire, de l’élasticité des tissus, des plans de glissement, afin de retrouver un fonctionnement articulaire optimal; Le kinésithérapeute, sensibilisé aux différents gestes chirurgicaux et aux différents protocoles de rééducation, va accompagner le patient tout au long de sa récupération.